L'histoire des Machores

L'histoire des Machores

Les origines du Carnaval à Sélestat

Aujourd’hui, qui dit carnaval à Sélestat, dit forcément Machores.
Mais d’où vient ce nom ? Est-ce un groupe de majorettes hommes ou encore une bande de machos déguisés ? Point de tout cela : les origines du carnaval à Sélestat sont très anciennes et étroitement liées aux bouchers…

Historique

Tout part d’un fait divers qui a eu lieu durant le Moyen Age, où un jeune apprenti boucher a sauvé la ville d’une attaque ennemie en sonnant les cloches de l’église pour donner l’alerte.

En remerciement, les patrons bouchers accordèrent à partir de ce moment là, l’après-midi du Mardi Gras à leurs apprentis afin qu’ils puissent récolter un peu d’argent et faire la fête. A cette occasion, ils sonnaient les cloches de l’église St Georges et ainsi tous les ans jusque dans les années 1960. Le carnaval était d’ailleurs fêté par la population, notables compris, et ce depuis des temps très anciens comme l’atteste l’affiche du carnaval de 1870 !

Au milieu du 20ème siècle, sous l’impulsion de quelques patrons bouchers, le carnaval connut un bel essor à Sélestat et une renommée grandissante le soir du mardi-gras avec défilé local et bal carnavalesque, les apprentis bouchers ouvrant le cortège. Ils sont grossièrement déguisés en fille avec une jupette à carreaux vichy, une perruque orange et les bottes blanches du boucher.
Leur nom : les Machores, qui est en réalité le surnom -en alsacien- donné au contremaître boucher, par les apprentis. Donc rien à voir avec Macho ou encore Majorette !

Et les Machores firent leur apparition…

Nous sommes en 1970 et tout part de là : le thème est gardé et amélioré avec les années. La troupe des Machores est née et restera un groupe de travestis - nous sommes tous des hommes déguisés en femmes, comme à Dunkerque ! -, un groupe amuseur et animateur de rues, unique en son genre. C’est d’ailleurs ce qui fait notre popularité et notre succès, outre-rhin par exemple, où nous sortons de l’ordinaire parmi les divers groupes de diables et de sorcières !
 
Assez rapidement, un groupe de copains, issus du monde de la boucherie ou encore du personnel municipal, se créé afin de participer activement à la cavalcade de Sélestat, la confrérie des bouchers ne voulant pas s’occuper spécialement de cette partie de la fête. En 1975, ce groupe devient indépendant de l’organisation d’alors.
Robert DURRY, le président emblématique, en fait déjà partie et c’est lui qui insuffle toute son énergie carnavalesque au groupe. Les années passent et la bande de joyeux lurons, qui s’est petit à petit constituée, participe à d’autres carnavals, en Allemagne notamment et dans la région. Les premiers statuts datent de 1982, l’association des Machores de Sélestat étant elle portée sur les fonds baptismaux en 1990.

Désireux de passer la main depuis un moment déjà, la confrérie des bouchers organisera officiellement son dernier carnaval en 1988. Après 2 années de tentatives diverses, ce sont finalement les Machores qui décident de reprendre les rennes du carnaval de Sélestat.
En 1991, notre première est en fait contrariée par la guerre du golf et l’année restera blanche. En 1992, nous proposons notre seul et unique carnaval en fin d’après-midi du mardi-gras, comme cela en était la tradition à Sélestat. Forts de nos expériences et découvertes lors de nos participations aux différents carnavals, nous décidons de passer au dimanche, suivant le mardi-gras, afin de pouvoir faire venir des groupes étrangers, de proposer un spectacle de qualité et surtout d’attirer beaucoup plus de monde.

Le carnaval, aujourd'hui

Les années ont passé et notre carnaval a bien grandi. Il s’est rapidement étalé sur un week-end complet. Il est également devenu international, la grande cavalcade du dimanche regroupant près de 2000 carnavaliers, avec environ 25 chars et 35 groupes - venus de France, d’Allemagne, de Suisse, voire du Luxembourg, ou encore d’Italie - et près de 25000 spectateurs chaque année !
Notre petit groupe en est le seul organisateur, la douzaine de membres de notre comité réalisant des prouesses chaque année, pour tout préparer au mieux. Sans compter la participation active d’une centaine de personnes, bénévoles, parents ou amis qui viennent nous aider durant le week-end final et sans qui, rien ne serait possible.
Côté budget, nous bénéficions bien d’une subvention de la ville - qui représente 30% du montant nécessaire -, les services municipaux nous aidant également au niveau logistique. Nous profitons également des structures de chars du Corso Fleuri, que les associations ou entreprises locales participantes réutilisent dans la conception de leurs chars de carnaval.
Une partie du budget vient, en fait, des nombreux commerçants, artisans ou industriels de la région de Sélestat - plus de 200 - que nous démarchons chaque année et qui nous soutiennent via des insertions publicitaires dans notre programme. Un grand merci à eux.
Pour le reste, l’association organise plusieurs manifestations, afin d’injecter le bénéfice dans le carnaval et le fonctionnement de l’association (costumes, déplacements, … ).

Ainsi, nous organisons chaque année une grande après-midi de Volksmusik, durant l’automne (octobre-novembre). Puis, c’est l’élection de la reine de Sélestat, lors d’une soirée de gala avec dîner dansant et spectacle, manifestation qui a lieu fin janvier juste avant le début de notre saison carnavalesque.
Le trio de charme des miss de Sélestat nous accompagne ensuite lors de nos différentes sorties pour porter haut les couleurs de Sélestat. Le trio préside bien sûr les festivités de notre carnaval, mais également le Corso Fleuri au mois d’août, de même que toute autre manifestation d’envergure prévue à Sélestat durant l’année.
Pour finir, ce sont les festivités autour de notre week-end carnavalesque avec 2 bals, dont notamment celui du samedi soir qui attire la grande foule. Tout ceci nous permettant de financer les cavalcades du samedi soir et surtout du dimanche…

Après près de quatre décennies consacrées aux Machores et leur développement, Robert DURRY a passé la main en juin 2018. Il reste malgré tout actif dans l’association et toujours bon pied, bon œil, pour participer aux défilés carnavalesques, à 77 ans !
C’est finalement Christophe DURRY, le fils de Robert, qui a repris la présidence. Le comité, grandement renouvelé, se compose aujourd’hui de 12 personnes. Plusieurs anciens ont, en effet, emboîté le pas à Robert, mais tous demeurent dans l’association.
La fête conserve assurément, mais permet surtout de garder vitalité et jeunesse d’esprit !

 L'historique des costumes des Machores

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